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Les interviews

Stéphanie Outin et Julien Nicol, directeurs artistiques et interprètes de la compagnie Volti Subito

Interview pour le Livret de bord juillet-décembre 2019

Depuis 2008, vous êtes installés dans les Côtes d’Armor et les chevaux vous accompagnent au quotidien. Racontez-nous votre vie partagée avec les animaux.

D’abord, le choix de ce lieu était lié à la condition même du cheval de cirque qui est confronté à un univers artificiel, remuant, et physiquement très exigeant. Il était nécessaire de pouvoir compenser les périodes d’activité par un environnement plus calme et naturel. L’entrainement se fait plutôt le matin, échauffements et assouplissements, puis travail spécifique de voltige, de liberté, ou de nouveaux apprentissages. L’après-midi, les chevaux se détendent au pré, tandis que nous poursuivons notre entrainement physique… Sur le site, nous « naviguons » à vue les uns des autres, et ne sommes jamais en mal d’une petite causette par-dessus la clôture !

Vous affirmez que « le cheval n’est pas une entité animale aux qualités d’agrès ». Comment décririez-vous votre approche du cirque équestre ?

Au gré de notre parcours équestre nous avons constaté si souvent la propension de l’homme à user du cheval comme d’un piédestal ! Cela nous est insupportable. Sa disponibilité et son attachement à l’homme semblent des tendances naturelles. Mais on ne peut s’approcher de ce mystère qu’à la condition de garder une très profonde humilité, et de s’affranchir totalement de toute motivation de représentation de soi. Travailler avec un cheval c’est creuser un sillon de compréhension, y semer du respect, et chérir la graine fragile qui y germe ! A la fin de nos spectacles, nous saluons pied à terre, c’est une évidence !

Dans Regards sur la mécanique amoureuse, Tango du Gué et Eita du Gué, deux étalons percherons normands, vous accompagnent pour questionner l’amour. Comment se développe la relation entre le couple d’humains et le couple de chevaux ?

Au-delà du rapport homme-cheval, le fait d’être en couple à la vie comme à la scène, et de choisir deux étalons comme deuxième couple, cela est singulier. Quelqu’un nous a demandé : « Mais pourquoi pas un étalon et une jument ? ». Nous lui avons répondu que l’issue en scène était évidente, et la dramaturgie limitée ! Alors que deux étalons de 900 kg, inséparables mais se repoussant à la moindre occasion, voilà un paradoxe très fort. Imaginez toutes les heures de répétition, de tours de piste, de coups de gueule, de fous rires, de sueur… de « regards », depuis que nous travaillons ensemble ! Nous avons essayé de conter tout ça… La seule certitude, c’est que, de nous ou des chevaux, nous ne savons plus du tout qui dresse l’autre ! L’Amour, ça commence par là non !?

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