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Résidence à l’école Kerbernard

Voyage de Brest à Arctic Bay : l’aventure commence !

Carnet de bord : 1ère semaine de résidence du Groupe ToNNe à l’école

Reportage officiel

Du 26 novembre au 5 décembre 2019, Maude Fumey et Mathurin Gasparini du Groupe ToNNe sont en résidence au sein de l’école primaire de Kerbernard à Brest.

Durant l’année 2019-2020, avec le soutien de la DRAC Bretagne et de la Ville de Brest, Le Fourneau construit un jumelage culturel avec l’école primaire publique Kerbernard implantée dans le quartier de l’Europe à Brest. Le Fourneau a choisi d’associer le Groupe ToNNe à ce projet, en lien avec l’invention d’une forme théâtrale de rue nourrie d’un recueil sensible du territoire des habitants inuits d’Arctic Bay, qui interrogera les transformations environnementales.

photos France Pinczon du Sel

Afin d’associer de bout en bout les élèves au processus créatif du Groupe ToNNe, un parcours artistique et culturel a été imaginé avec la complicité de l’équipe pédagogique. Il va permettre de faire découvrir les spécificités d’un processus de création artistique pour l’espace public, à travers des résidences d’artistes au sein même de leur établissement et l’organisation d’une expérimentation publique dans le quartier de l’Europe au mois de juin 2020.

Retour sur la première semaine de résidence de Maude et Mathurin du Groupe ToNNe à l’école.

Une semaine riche en rencontres et en partage !

Maude nous raconte l’arrivée de l’équipe à Kerbernard :
"Arrivée à l’école à 8h22, nous sommes en avance. Nous sommes partis à 8h10 du Fourneau pour éviter les bouchons, pari réussi, pas de bouchon. Nous entrons dans l’école, Mathurin, Lucie qui est médiatrice au Fourneau et moi. Je découvre pour la première fois le groupe scolaire Kerbernard dans la pénombre d’un matin de novembre brestois, le soleil n’est pas encore levé. Dans le couloir de cette école de plein pied, nous rencontrons petit à petit tous ceux qui travaillent ici. Le premier, c’est Antoine le directeur, qui nous accueille avec le sourire, ensuite les institutrices des autres classes et tous les AVS qui, on le sent bien, font partie intégrante de l’équipe pédagogique. Tous savent qui on est et pourquoi on est là, c’est agréable, nous nous sentons accueillis. Au bout du couloir, nous arrivons dans la salle de classe de Noémie, « la nôtre » pour les quinze prochains jours. Nous rencontrons l’AVS qui travaille dans cette classe, Sandrine. Nous avons quelques minutes pour nous installer dans l’espace classe avant l’arrivée des élèves."

"Pendant la première demi-heure de la matinée nous prenons le temps de leur raconter la globalité du projet. Ce que l’on va faire pendant ces quinze jours, toutes les fois où nous allons revenir pendant l’année, le voyage, le spectacle, les objectifs que nous avons envie d’atteindre avec eux. (…) Nous prenons aussi le temps de nous présenter, Mathurin et moi, en racontant tous les endroits où nous avons habité ou longuement voyagé, en montrant tous ces endroits sur la grande carte de la classe. Ensuite nous leur posons des questions afin de commencer tout le travail qu’on aime faire avec notre projet « J’habite ici », qui consiste à une prise de conscience globale d’où l’on vit et, ici, en miroir avec le lieu de vie des inuits d’Arctic Bay. "

Mathurin et les élèves explorent le monde depuis le quartier de Kerbernard à Arctic Bay avec le logiciel Google Earth. L’occasion pour Mathurin de montrer tous les endroits connectés au projet et même le village de Saou, où vit Maude, et le village d’Arbois, où Mathurin vient de déménager.

Les enfants sont tout de suite mis à contribution et se prennent aux jeux proposés par les deux artistes.
« Qu’est-ce que c’est pour vous le « Pôle Nord » ? » Les réponses fusent dans la classe. En effet, grâce à la complicité de leur maîtresse Noémie, les enfants ont déjà fait des recherches sur le Grand Nord. Ils n’en restent pas moins intrigués par ce territoire si différent du leur.
Des questions émergent : comment se forment les aurores boréales ? Qu’est-ce que le pôle magnétique ? Pourquoi y-a-t-il des tremblements de terre ?
Ces questions seront abordées au cours de la semaine notamment le vendredi 29 novembre lors de la sortie à la médiathèque des Capucins.

Les enfants ont ensuite pour mission de décrire leur quartier. Cette étape est importante puisqu’elle permet à Maude et Mathurin de découvrir la vision que les enfants portent sur leur lieu de vie, leur quotidien, mais surtout de mieux connaître les élèves qu’ils seront amenés à revoir tout au long de l’année scolaire.

À travers la projection d’un petit film, les enfants découvrent ensuite un autre acteur essentiel du projet : le voilier polaire scientifique Vagabond et son équipage. Le documentaire explique la vie de la famille qui accueillera Maude et Mathurin en mars 2020 à bord de son bateau dans le Grand Nord. France et Eric, y vivent avec leurs filles Léonie et Aurore la moitié de l’année. Leur mission : modéliser le climat et rendre compte des dérèglements climatiques observés dans cette région du monde. Un processus qui nécessite des années de recherche, d’analyse et d’observation. Plus qu’un travail, c’est une vie hors normes que cette famille a choisi. Une façon unique de reconnecter avec l’essentiel et de s’ouvrir à une autre culture, celle des inuits.

Ce film soulève de nombreuse questions chez les enfants attentifs et curieux. Questions qu’ils aborderont de manière volontaire tout au long de la semaine avec Maude et Mathurin à travers des ateliers, des échanges et la pratique théâtrale.

Ateliers de pratique artistique et recherches sur le Grand Nord

Avec Mathurin, les enfants se prêtent au jeu du Samouraï, qui permet d’aborder des notions d’adresse à l’autre, de regard, de voix projetée, de réflexe et de mouvement. D’autres jeux et exercices théâtraux sont vécus en groupes tout au long de la semaine.

De son côté, Maude guide les élèves dans la constitution d’une liste de questions à poser aux enfants inuits d’Arctic Bay. C’est avec virtuosité qu’elle les guide dans leur démarche. «  Quelles questions aimeriez-vous poser à quelqu’un que vous ne connaissez pas du tout ? Quelles questions aimeriez-vous qu’on vous pose pour mieux vous connaître ? (…) Et quelles questions détesteriez-vous qu’on vous pose ? » La liste prend forme sur le tableau noir.

« Comment t’appelles-tu ? D’où viens-tu ? Comment c’est chez toi, raconte-moi ton pays ? Tu vis dans quel pays ? Quel âge as-tu ? Sais-tu construire un igloo ? Est-ce que tu as des frères et soeurs ? Est-ce que tu vas à l’école ? Dans quel pays es-tu né ? Est-ce que tu joues au foot ? Quelle température fait-il chez toi ? Quelle est ta série préférée ? Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ta vie ? Quel est ton repas préféré ? Aimes-tu Brest ? Quel jeu préfères-tu ? Quelle est ta religion ? Es-tu fort en maths ? Qu’est-ce que tu aimes comme matière ? Aimes-tu l’école ?  »

Maude explique l’objectif de cette première étape : « A partir de la liste, chaque élève choisit trois questions et par groupe de deux ils préparent des saynètes avec un personnage de journaliste et un autre d’interviewé. L’idée est que les élèves présentent leurs saynètes devant le groupe et que nous faisions ensemble des retours constructifs afin d’améliorer leur prise de parole, leur posture, leur écoute et l’écriture même de la scène. »

Cet atelier se révèle fragile avec le premier groupe qui montre une réelle timidité à prendre la parole devant les autres, les questions restent très basiques, Maude prend le temps d’accompagner le deuxième groupe dans la confiance et l’écoute et c’est une vraie réussite. « Un régal de les voir prendre du plaisir à jouer devant les autres tout en livrant des choses d’eux même et en aimant même repousser leurs limites. »

Ils dressent ensuite un état des lieux de ce qu’ils savent ou non du réchauffement climatique ou de l’écologie.

"La pollution fait fondre la banquise - le septième continent de plastique - il va faire chaud - des animaux en voie de disparition - l’écologie c’est trier les papiers - avec des bouteilles en plastiques on peut faire un pull"

Certains enfants en savent plus que d’autres mais Maude les rassure : « nous ne sommes pas là pour tout savoir mais pour apprendre ensemble et nous aurons le temps vendredi à la médiathèque des Capucins de creuser ces questions et de faire les recherches adaptées. »

Mathurin de son côté part avec le deuxième groupe d’élèves arpenter le quartier à la recherche de points de vue intéressants à dessiner le lundi suivant lors de la venue des Urbans Sketchers de Brest.

Journée à la médiathèque

En effet, la journée du vendredi 29 novembre 2019 arrivant, l’ensemble de la classe se rend aux Ateliers des Capucins. À la médiathèque, deux médiatrices accueillent le groupe. Après avoir raconté l’histoire de ce lieu emblématique de Brest et fait découvrir les machines utilisées à l’époque des chantiers navals, elles proposent aux jeunes une sélection d’ouvrages autour des trois sujets abordés par le projet : l’histoire de Brest, le Pôle Nord et les dérèglements climatiques. En petit groupe, les élèves recherchent minutieusement les réponses à certaines des questions qu’ils se sont posées au cours de la semaine.

Les sujets sont vastes et passionnants, plus ils sont creusés et plus ils soulèvent de questions.

Le groupe profite de la pause déjeuner pour jouer avec le Grand Jeu des Capucins après le pique-nique. Encore un jeu basé sur l’écoute décidément !

Les enfants rentrent à l’école en prenant le téléphérique.

De retour en classe, cette belle semaine de découvertes s’achève par la projection du film « Les derniers de Thulé » de Jean Malaurie. Tourné en 1950, ce documentaire fait entrevoir aux enfants la vie des « derniers inuits ». Par "derniers", Jean Malaurie entend dernier peuple à vivre de manière traditionnelle, de chasse et de pêche. En effet, même dans les pays isolés du Grand Nord, les populations ont vu leur mode de vie considérablement évoluer. C’est un autre sujet que les enfants auront l’occasion d’aborder au cours de l’année car il sera au cœur de la création du spectacle du Groupe ToNNe. « Comment vivent désormais les inuits ? Comment les populations s’accommodent-elles du mode de vie occidental ? Quels sont ses effets positifs et néfastes ? »

Une semaine bien remplie pour ces 27 élèves de CM1-CM2 que l’équipe du Groupe ToNNe et du Fourneau a déjà l’impression de bien connaître ! Et ce n’est que le début de l’aventure puisque la résidence s’est poursuivie jusqu’au 5 décembre 2019. Suite au prochain épisode.

Diaporama

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