Pierre Alexandre Culo et Irène Le Goué, comédiens du collectif La Fugue
Interview pour le livret de bord février-juin 2022
La parole à Pierre Alexandre Culo et Irène Le Goué, comédiens du collectif La Fugue
En quelques mots pouvez-vous nous présenter le collectif La Fugue ?
Pierre-Alexandre : Le collectif La Fugue est basé à Plœmeur dans le Morbihan depuis février 2021. C’est d’abord un espace de créations collectives, mais aussi d’entraide et de conseil sur les projets de chacun d’entre nous. Nous imaginons des projets de théâtre-paysage pour faire entendre des écritures contemporaines, en invitant le public à véritablement prêter attention aux textes, à la faculté des mots de créer des espaces d’imaginaire dans les paysages du quotidien et les charger de nouveaux souvenirs.
Irène : On convoque le public à venir partager un moment ensemble en extérieur, mais on peut aussi l’aborder par surprise ! Avec Les Embarquées, brefs monologues pour une jeune femme sur un bateau, une performance créée l’été dernier, quatre personnages s’invitent sur les bateaux-navettes des villes portuaires et s’adressent directement aux passager·e·s en leur racontant des histoires…Nous avons à cœur de tisser des liens avec des structures variées pour imaginer ensemble de nouvelles manières de se rencontrer, partout.
Vous créez pour « une plage à marée montante » un texte qu’Alice Zeniter a écrit pour la boîte noire des théâtres. Pouvez-vous nous dire ce qui motive votre choix de jouer « en extérieur » ?
Irène : Quand viendra la vague met en scène deux personnages qui attendent la montée des eaux sur le sommet de leur île et jouent à choisir qui pourra se réfugier avec eux. On a immédiatement imaginé ce texte dans son décor naturel. Nous la jouerons perché·e·s sur un rocher, posé sur la plage, entre le public et l’océan qui monte. En l’inscrivant dans son paysage, on permet à la fiction de rentrer en contact direct avec la réalité
Pierre-Alexandre : La vague et la menace de submersion des littoraux, évoquées tout au long de la pièce, trouvent dans ce paysage, une représentation tangible et sensorielle. On veut placer une temporalité sur ce qui pouvait nous apparaître comme très lointain, imaginer nos maisons les pieds dans l’eau dans moins d’une trentaine d’années : les conséquences concrètes du dérèglement climatique sont, pour nous, déjà présentes et nous touchent intimement. Mais nous ne voulons pas pour autant transmettre au public un discours alarmiste, angoissant, et culpabilisant rabâché par les médias !
Irène : On a justement choisi cette comédie parce qu’elle aborde de façon poétique et philosophique la faculté des humains à s’adapter, à jouer et déployer leur imaginaire même dans des contextes de catastrophes.
Et alors, quand viendra la vague ?
Pierre-Alexandre : Les 9 et 10 juillet à Guidel-Plages avec L’Estran, puis en tournée estivale !
crédit : collectif La Fugue
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