C’hoari fait danser la rue avec "Da gouskate", entre glisse urbaine et mémoire collective
Du lundi 7 au dimanche 13 avril, la compagnie C’hoari était aux Ateliers des Capucins pour travailler Da gouskate, la version rue du spectacle Fiskal, qui s’inspire des valeurs fondatrices du skate et de la culture traditionnelle bretonne, deux univers a priori très différents mais tous deux construits autour de valeurs sociales et solidaires fortes. La résidence s’est terminée par une expérimentation publique devant 300 personnes rassemblées sur la Place des Machines aux Ateliers des Capucins.
De Fiskal à Da gouskate
Initialement composée de Pauline Sonnic et Nolwenn Ferry, chorégraphes et danseuses, et de Basile Danet et Damien Thébaud, skateurs professionnels, seul·es trois membres de l’équipe artistique sont arrivé·es au Fourneau. Sur la dernière représentation en salle de Fiskal, Nolwenn s’est faite une entorse qui ne lui permet plus de faire partie de ce projet.
Pleine de ressources, la compagnie C’hoari a donc décidé de repenser le spectacle sous la forme d’un trio et non plus d’un quatuor. Et comme un changement ne vient jamais seul, Pauline Sonnic a proposé de renommer le spectacle : "On va l’appeler Da gouskate !". Un nom pour faire honneur à la culture bretonne chère à la ligne artistique de la compagnie et un joli jeu de mot en référence à la pratique du skate. En breton, "da gousket" signifie "au lit" : "on peut alors comprendre "ollie", la figure inventée par Alan Gelfand dans les années 70", ajoute Damien.
Ça roule aux Capucins
Au cœur des Ateliers des Capucins, la Place des Machines (la plus grande place publique couverte d’Europe) est un véritable paradis de la glisse. Le revêtement en béton lisse permet aux skateurs d’évoluer en toute sécurité, à l’abri des intempéries, dans un endroit devenu une véritable référence de la glisse urbaine en France. L’endroit rêvé pour travailler la création d’un spectacle comme Da gouskate !
Pour cette déclinaison de Fiskal à l’espace public, le trio d’artistes réinvestissent les modules de skate issus de la version scénique. Au nombre de deux, ces modules en bois sont montés sur roulettes de manière à voyager au gré des besoins et envies de la création.
Les modules sont aussi appelés quarter, ils ont été construits par JM, de l’association de skate Plankenn-Ruilh (Mellac, 29), en collaboration avec Emmanuel, de Ligne 21, en charge de la sculpture sur bois.
À chaque flanc des quarters, des histoires entièrement faites de bois sont racontées. Il est possible d’y voir de petits personnages au style breton s’élancer sur leurs skateboards, franchissant les bosses d’un terrain de glisse.
L’expérimentation publique
Le vendredi 11 mars à 19h03, le public a été convié à une expérimentation publique au cœur des Ateliers des Capucins, sur la Place des Machines, en face du futur bâtiment qui abritera bientôt Le Fourneau.
Un véritable succès, puisque près de 300 personnes sont venu·es assister à cette toute première expérimentation publique de Da gouskate.
Pour l’occasion de la transposition du spectacle de Fiskal en salle vers Da Gouskate dédié à l’espace public, la compagnie explore une nouvelle disposition du public en tri-frontale : ce dernier se répartit en trois zones distinctes, entourant les artistes placés au centre.
Dans cette disposition circulaire, à l’allure d’un fest deiz improvisé, la danseuse Pauline Sonnic et les deux skateurs, Damien Thébaud et Basile Danet, ont virevolté d’un bout à l’autre des publics pendant près d’une heure, réalisant tour à tour des pas d’andro et de Pourless (mélange d’une danse pourlet et d’une figure de skate nommé bonemess).
La bande son accompagnant l’expérimentation publique a été spécialement réalisée pour la création Da Gouskate par Thomas Bouetel.
Inspirée des bruits de skate — frottements des roues sur le sol, claquements et glissements — ainsi que des musiques bretonnantes de groupes tels que Fleuves, cette création sonore portait avec une grande justesse l’intention de la compagnie pour ce spectacle, à la croisée entre culture bretonne et culture skate.
Elle a d’ailleurs été réclamée par de nombreux spectateur·rices à l’issue de l’expérimentation.
L’expérimentation publique s’est terminée par un temps de convivialité. L’occasion pour les artistes de recevoir les retours et impressions du public. De nombreux jeunes skateur·euses étaient présent·es, ils et elles ont pu échanger avec les artistes sur leur pratique en amont et en aval de l’expérimentation.
En savoir plus
– Consultez le site internet de la compagnie C’hoari
– Découvrez la page dédiée à la création Da gouskate sur notre site internet
– Découvrez les photos prises par Jacques Nicolas, photographe bénévole au Fourneau
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