Interview de Jean-Georges Tartar(e), poète de rue voyageur
Interview pour le Livret de Bord juillet-décembre 2017 du Fourneau
Crédit photo : Théâtre La Passerelle
Jean-Georges Tatar(e), poète de rue voyageur
Quand êtes-vous venu pour la première fois à Brest ?
C’était au début des années 90, je chroniquais les événements de la rue avec un personnage de présentateur du 20H00 dans un spectacle intitulé Agence Tartar(e). J’y ai rencontré Pierre Berthelot qui m’a parlé d’alchimie… Savait-il alors que l’alchimie de la vie allait lier nos sorts ?
Que représente le Fourneau pour vous ?
Imaginez une locomotive fonçant dans un bus mis en équerre sous le choc pour emmener les spectateurs en voyage immobile… C’est la proposition hallucinante que j’ai faite au Fourneau, qui a accepté, sans sourciller. L’esprit est là : surréalisme et confiance dans la réalisation de l’impossible. Imaginez la population préparant d’énormes chaudrons de soupe… L’esprit est là : participation populaire et partage.
Qu’est-ce que les Jeudis du Port pour vous ?
Parmi les souvenirs impérissables, La Petite Reine de la compagnie Générik Vapeur sous une pluie battante de mi-août*. La ville entière avait sorti les cirés jaunes ! Allions-nous, acteurs en tenues légères, craindre de nous mouiller ? La pluie et l’enthousiasme du public ont alors transfiguré le spectacle car ni la rincée ni l’ardeur n’étaient joués. Il faut une grande fidélité entre l’organisation de la manifestation et la population pour atteindre ce nirvana…
Sur la scène des Docks le 10 août, que va nous raconter Yes Papa ?
Verbe et musique en tornades, c’est l’épopée Yes papa, des esprits qui brûlent aux feux de la poésie, des corps qui dansent au rythme de « Quand t’es propriétaire, t’es rien », une célébration musicale de l’impertinence, une fusion collective régénératrice. C’est aussi l’histoire de la complicité entre générations, Gari Grèu et Tartar(e), sous la houlette d’Eric Burbail, avocat de l’improbable.
*le 13 août 1992
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