Première résidence brestoise pour Le Doux Supplice

Le Doux Supplice a posé ses bagages pour la première fois à Brest, sous la chaleur caniculaire bretonne. Originaire de Nîmes, cette compagnie de cirque s’est installée dans la grande halle du Fourneau et sur le Parc à Chaînes pour y travailler sa dernière résidence de l’année 2025 pour la création de Les Petites Épopées. Le travail reprendra en 2026 en vue d’une première au printemps.

De gauche à droite : Les artistes Boris Arquier, Tom Gaubig, Marion Hergas, Marta Munoz, Camille Rault-Verprey (directrice de production), Charlotte Marquarlt, Maria Paz Marciano, Julie Lefebvre (regard extérieur), André Rosenfeld Sznelwar, Jack Mc Weeny (régisseur son), Pierre-Jean Bréaud (artiste et directeur artistique), Diogo Santos et Fredéric Escurat.

Le Doux Supplice voit le jour en 2012 avec la création d’un spectacle éponyme, Le (doux) supplice de la planche. En 2018, la compagnie prend la forme d’une association loi 1901, cofondée par Pierre-Jean Bréaud, à la direction artistique, et Camille Rault-Verprey, à la production.

Bien que chaque nouvelle création contribue à affiner et nourrir la ligne directrice de la compagnie, sa démarche artistique s’ancre dans les axes de recherche suivants :
– Les liens entre acrobatie, portés et danse
– La relation au corps, à l’autre, aux rythmes et à l’espace
– les notions de récits, le rapport aux mots et à la voix

Les Petites Épopées est la quatrième création de la compagnie. C’est la première à être dédiée spécifiquement à l’espace public, et c’est également celle qui mobilise le plus grand nombre d’artistes sur le plateau.

Les Petites Épopées, les petites et grandes histoires partagées

Après trois créations pour salle et chapiteau (mais adaptables à l’espace public), Le Doux Supplice avait pour volonté de travailler spécifiquement une création pour les places et lieux de rassemblement d’une ville.

Ce nouveau défi est abordé par la compagnie à la fois comme une contrainte et une forme de libération. Il s’agit de composer avec les éléments naturels : le vent, le soleil, le sol rugueux, ou encore, en l’occurrence ici, la canicule bretonne. Mais également une libération qui lui permet de repousser toujours plus loin les frontières de l’espace, du vertige et du déséquilibre.

Les Petites Épopées aspire à tisser une mémoire collective, en mêlant les grandes épopées et les récits intimes qui fondent notre humanité, pour que chacun·e trouve sa place, prenne sa part et joue son rôle dans un récit collectif, pluriel et inclusif.

Ainsi, la compagnie cherche également à explorer la dimension de foule, un travail en cours qui se prolongera lors des résidences 2026.

L’esthétique de la création repose sur le dépouillement et l’éphémère. Il s’agit de faire grand avec peu, de composer avec les moyens du bord, avec les corps présents et leur limites profondément humaines.

Le travail de mise en corps

Le Doux Supplice prépare sa création Les Petites Épopées en vue d’une sortie en 2026. Cependant, cette résidence au Fourneau marque le dernier temps de travail de l’année 2025 pour l’équipe artistique, une étape importante dans la vie de la création comme dans celle de la compagnie.

La spécificité de cette compagnie nîmoise de cirque se caractérise par un travail de mise en corps des différentes interprètes. Ils et elles doivent explorer les figures, développer une confiance mutuelle et construire une écoute commune à travers le corps, ces temps en résidence sont notamment très précieux pour cela.

En affinant leur écoute et leur confiance corporelle, les artistes intègrent plus intimement les figures. Cela leur donne la capacité de les rejouer avec davantage de justesse et de sécurité, dans tous les espaces, qu’ils soient fermés ou à ciel ouvert. Cette intégration corporelle est d’autant plus cruciale que la création en espace public déstabilise les repères visuels, notamment lors des portés et des acrobaties aériennes.

L’expérimentation publique

Le jeudi 19 juin à 19h03, près de 150 personnes étaient présentes sur le Parc à Chaînes pour assister à l’expérimentation publique de la création Les Petites Épopées par compagnie Le Doux Supplice.

Les spectateur·rices brestois·es ont pu apprécier une mise en scène en bi-frontale, tenue avec intensité pendant près d’1h20.

Sous la chaleur de ce jeudi caniculaire, le public a été particulièrement subjugué par les figures acrobatiques et chorégraphiques, ainsi que par l’endurance des corps en mouvement face à l’effort.

La compagnie Le Doux Supplice a jonglé avec finesse entre prouesse technique et récit intime, imbriquant l’un dans l’autre avec une grande justesse.

Les artistes, le sourire aux lèvres et dans une une joie palpable, ont très vite conquis le public. Ils se sont d’abord adresser à quelques personnes, les invitant à les rejoindre. Peu à peu, la quasi-totalité des spectateur·rices présent·es s’est laissée gagner par cette énergie, rejoignant les artistes dans une danse collective et endiablée.

L’expérimentation publique Les Petites Épopées s’est suivie par un temps de convivialité. L’occasion pour les artistes de répondre aux différentes questions du public et d’accueillir leurs retours. Cette première étape de travail à près d’une année de la sortie création a été très prometteuse.

La compagnie Le Doux Supplice finalisera l’écriture de sa création, Les Petites Épopées, au cours de l’année 2026. Elle présentera une étape de travail le 20 juillet 2025, dans le cadre du festival Résurgences à Lodève (34).

En savoir plus

– Consultez le site internet de la compagnie Le Doux Supplice
– Découvrez la page dédiée à la création Les Petites Épopées sur notre site internet