Nous assistons alors à une fable d’anticipation mêlant acrobaties, musique, machinerie, scénario étrangement réaliste : la découverte, à Scaër, du dernier bidon d’essence existant sur terre...

C’est joyeux, dynamique et très visuel. Les compositions musicales sont jouées en live, faites de chants, d’accordéon et de musique assistée par ordinateur.

Au départ, les propos sont pesants, l’idée de manquer de pétrole demain est tellement vertigineuse qu’on ne se projette pas. « Je me souviens du silence des rues que l’on a déserté, les déchets restant la preuve qu’on a été là un jour ». « A force on est devenu du bois, du bois dont l’écorce continue de grossir de l’intérieur. »

Et puis, un des jeunes bûcherons revient avec un bidon d’essence trouvé on ne sait où. Cette arrivée est fêtée par des danses mais l’avidité gagne, chacun voulant s’approprier le précieux liquide. Commence alors une longue course poursuite et l’utilisation de la grue pour de nombreuses acrobaties. Les circassiens l’escaladent, l’utilisent comme support de funambule, y accrochent leurs trapèzes et dansent avec elle. L’engin se meut et devient un agrès à part entière.

Puis vint le moment du renoncement à cette course effrénée mais vaine pour garder des objets du passé, devenus totalement obsolètes.

Sans être moralisateur ni militant, ce spectacle aborde une question qui reste d’actualité : Que laisserons-nous à nos enfants ? Auront-ils la possibilité de s’adapter au monde de demain ? Une partie de la réponse est donnée dans ce spectacle : « Pour pouvoir imaginer l’Après, quelque-chose de l’Avant doit mourir en nous et nous permettre d’avancer ! »