Une journée placée sous le signe de la rencontre et de l’artistique

En effet, après avoir passé la nuit à l’internat, les deux artistes ont rendez-vous dès 8h30 à la galerie d’art du lycée avec Jean-Baptiste Le Picard, professeur référent du projet et surtout deux élèves de TAS : Flavie et Valentin. Iels ont pour mission de faire découvrir leur lycée à Sébastien et Antonin. Iels en profitent pour parler de leurs enseignements techniques et professionnels en faisant découvrir les équipements à leur disposition pour réaliser des exercices de sécurité. Gilets pare-balles, civière, talkie-walkie, stéthoscope, extincteurs, etc. tout y passe avec démonstrations en prime.
Les espaces sont arpentés également : salle de cours, salles d’atelier et d’entrainement, la cantine, le foyer, le CDI, etc.

Atelier théâtre : des jeux pour se rencontrer

À 10h40, artistes et élèves se retrouvent en salle de cours pour débuter cette nouvelle collaboration. Lucie Laot, chargée d’action culturelle au Fourneau connaît déjà les élèves depuis le projet avec la compagnie Mycélium autour de Croûtes en 2020-2021. C’est avec un réel plaisir qu’elle retrouve les élèves et leur présente Antonin et Sébastien du collectif Lyncéus, les artistes avec lesquels iels seront en lien durant deux années scolaires. Ensemble, iels (re)découvriront l’univers de Roméo et Juliette de William Shakespeare, à travers la réécriture d’Antonin Fadinard dans la future création du collectif : Capulets/Montaigus, dont la sortie est prévue en avril 2023.

L’assemblée rejoint rapidement les espaces d’atelier. Cela permet de faire un tour des prénoms puis de lancer un jeu ludique de mouvement dans l’espace.
Les élèves sont invité·es à déambuler dans l’atelier, en s’écoutant, en ressentant et en uniformisant la disposition du groupe dans l’espace, un claquement de mains, tout le monde s’arrête sauf celui ou celle dont le nom a été prononcé. Toutes les personnes immobiles le suivent du regard, tant qu’iel se meut dans ce labyrinthe humain. L’effet est étonnant, voire déstabilisant pour celui qui se fait suivre du regard par 44 personnes d’un coup. Une minute plus tôt iel faisait partie d’un groupe et voilà qu’iel est au centre de l’attention.

Les artistes enchaînent avec un autre exercice appelé : le jeu de la statue. Ici, par petit groupe de 14, iels ont pour mission de reproduire une image et de la faire comprendre aux autres élèves, alors spectateur·rices, en utilisant une position dans un espace donnée venant s’ajouter un à un dans un tableau humain.

Le Titanic, l’usine, un repas de Noël, les élèves se prêtent au jeu et cela fonctionne plutôt bien.

L’après-midi reprend directement à l’atelier avec le jeu "de l’avion". Celui-ci consiste à écrire, individuellement, sur une feuille de papier :

 son plat préféré,
 le lieu où l’on voudrait être et
 ce que l’on déteste le plus.

Une fois tout cela noté, la feuille est pliée comme un avion et les élèves divisés en deux groupes se les lancent mutuellement. Puis, chacun tente de retrouver le propriétaire de la feuille qu’il a en mains à partir des indices dont iel dispose. L’exercice favorise l’interconnaissance et les élèves sont clairement très fort·es à ce jeu-là.

Après plusieurs jeux théâtraux, il est l’heure de retrouver la chaleur de la salle de classe pour poursuivre la rencontre. Les jeux se poursuivent, notamment avec celui de "la rumeur" : l’histoire d’un mec avec un t-shirt rouge et un bonnet abîmé qui n’a pas de monnaie pour prendre le bus, mais qui descend un arrêt plus loin et ne désire pas payer le chauffeur, etc. L’écoute de l’histoire dure quelques minutes et fait apparaître une multitude de détails à l’ensemble des élèves assis en classe, tandis que 10 d’entre eux sont caché·es derrière la porte de la salle. Un par un, iels entrent dans la salle de classe et se font raconter l’histoire par celui ayant écouté avant lui. Un jeu de bouche-à-oreille des plus intéressant qui permet d’utiliser sa mémoire, mais aussi de jouer avec les déformations et les réinterprétations. Quels sont les éléments qui restent le plus longtemps ? L’histoire a-t-elle un sens à la fin ?

Rostrenen sera-t-il un nouveau Vérone ?

Les deux artistes distribuent également un petit questionnaire anonyme qu’ils ont préparé en amont de leur venue. Cela permet de mieux connaître les élèves, mais aussi de commencer à appréhender l’univers de Roméo et Juliette.

Antonin et Sébastien profitent de ce temps en salle pour poser des questions aux jeunes sur leur connaissance de cette œuvre classique de William Shakespeare. Les réponses sont rapides, en effet, tous les jeunes ont bien en tête la tragique histoire de ce célèbre couple, ainsi que de la rivalité des deux familles, de l’aspect politique de l’histoire, du mariage forcé, etc.
Les deux intervenants se permettent alors de poser une question qui les intéresse particulièrement : où cette pièce pourrait se jouer en 2021 ? Quel type de rivalité peut-on retrouver dans le monde qui a des similarités avec cette histoire ?
Encore une fois, les élèves apportent de beaux retours, même si les réponses viennent moins rapidement : deux partis politiques, une guerre de gangs aux US, au Mexique ou au Japon, des guerres de clochers, de clubs de foot, etc.

La journée se termine par le tirage d’un papier au sort : Capulet ou Montaigu, chaque élève sait désormais à quel clan il appartient pour le reste du projet.