Cette résidence fut l’occasion pour la compagnie de faire suite aux ateliers menés avec les lycéens et lycéennes du Lycée Rosa Parks de Rostrenen en novembre 2021 et mars 2022 dans leur établissement scolaire. Cette fois-ci ce sont elles et eux qui sont venus à Brest pendant deux jours pour découvrir l’environnement de travail du collectif.

Après plusieurs jours d’expérimentations tactique et rhétorique, les comédiens et comédiennes ont invité les spectateur·rices à prendre part au match lors d’une « répétition publique » le 7 avril 2022.

Capulets puis Montaigus proposent chacun un plaidoyer à la gloire de leur famille.

Cette répétition ouverte à tou·te·s fût l’occasion pour le collectif d’expérimenter le sentiment d’appartenance que les publics prêtent à ces familles.
Dès l’entrée chacun et chacune est alpagué·e par les membres respectifs des Capulets et des Montaigus et doit prendre parti, choisir un camp. Les deux groupes s’installent face à face sur deux gradins de part et d’autre de l’espace de jeu.

Le spectacle traite des mécanismes de rivalité, de provocation, de haine que peuvent entraîner le sentiment d’appartenance à un groupe ou une communauté. En prenant appui sur les jeux de confrontation qui prennent place entre les supporter·rices sportif·ves, le collectif met en lumière la porosité entre le jeu et l’altercation. C’est pourquoi cette création est destinée à jouer sur des terrains de football, mêlant cette pratique sportive et populaire avec le drame shakespearien.

Le maire se fait arbitre du match et des altercations entre les joueurs et joueuses.

La répétition publique commence par un hymne familial puis les comédien·nes présentent la première scène de la pièce. Ils jouent à se battre, élaborent des techniques de répartie, s’insultent, essayent de blesser l’équipe adverse, la provoquer. Dans les gradins, les spectateur·rices prennent part au jeu, huent, encouragent, taclent, sous l’impulsion des lycéen·nes qui ont étudié les tensions des deux familles du célèbre texte et suivi l’avancée du travail du collectif.

Après la répétition, la troisième mi-temps permet de sortir du jeu de confrontation et de se retrouver pacifiquement autour d’un verre. L’occasion d’un moment d’échange entre spectateur·rices, metteur-en-scène et comédien·nes pour les interroger sur le processus de création et évoquer la suite du spectacle.

Le collectif est reparti pour d’autres projets mais nous les retrouverons l’année prochaine pour une prolongation des ateliers avec les lycéen·nes du Lycée Rosa Parks.