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Kumulus

Kumulus, ça chauffe au Fourneau !

Reportage officiel

Du 11 au 23 avril 2022, Le Fourneau a accueilli Kumulus, compagnie pionnière et historique des arts de la rue en France basée à Rousset-les-Vignes (26). Fondée par le metteur en rue Barthélémy Bompard, la compagnie a passé 2 semaines au sein et aux abords de notre lieu de fabrique pour poursuivre la création de Fragile. Ce spectacle en hommage aux femmes et aux hommes qui redonnent un sens aux espaces publics a fait l’objet d’une expérimentation publique sur la place Wilson le samedi 23 avril 2022 à 17h03.

Écriture à la table : cordes vocales et corps verbal

Les premières journées de résidence au Fourneau ont été consacrées à un temps d’écriture à la table. Comme à son habitude, Barthélémy ne propose jamais deux fois la même forme.
Pour Fragile, il a choisi de laisser les comédien·nes construire leur propre personnage. La seule direction donnée est un objet.

Chacun se voit attribuer un objet toujours imposant, parfois bruyant : l’armoire métallique pour Richard, le cadre de lit pour Viviana, le bureau de commercial pour Thomas, la baignoire pour Céline, la gazinière pour Frédérique et un lot de chaises d’école pour Cyril.

Si le travail d’écriture avait déjà commencé lors des précédentes résidences chez d’autres CNAREP comme Sur Le Pont à La Rochelle, il s’est intensifier au Fourneau. L’équipe artistique a profité de notre lieu de fabrique pour se réunir, écouter, s’écouter, lire et se lire.

Pour cela, la compagnie Kumulus s’est inspirée des mouvements artistiques du XXe siècle comme le Dadaïsme, le Futurisme et le Lettrisme. À leur palette de connaissances, ils ont également ajouté les plus grands poètes sonores de l’époque tels que Bernard Heidsieck, Henri Chopin ou encore Michel Seuphor. Cette matière sonore singulière, tout à la fois riche et nourricière, a fait l’objet d’un temps relativement long de recherche et d’écoute.

Chaque comédien·ne a ainsi pu extraire ce dont il avait besoin pour approfondir la construction de son propre personnage. Et les premières brides de texte arrivent aux oreilles de l’équipe du Fourneau. L’intensité vocale ne passe pas inaperçue. Petit à petit, les personnages se dessinent, s’affinent, se confirment et se préparent à affronter l’espace public.

Entre deux séances de travail, Barthélémy Bompard en profite pour enfourcher son vélo et parcourir le port de commerce à la recherche d’un espace accueillant pour les vocalises, les vociférations et les chants puissants des personnages incarnés par les 6 comédien·nes. Finalement, le Parc à Chaînes sera choisi pour les répétitions à venir en plein air.

Le saviez-vous ?
"Kumulus" vient du mot "cumulus" qui désigne un ballon d’eau chaude. Alors que Barthélémy était à la recherche d’un nom pour sa compagnie, son chauffe-eau est tombé en panne, événement indésirable et finalement inspirant !

Premiers essais sur le Parc à Chaînes

À la fin de la première semaine, artistes, éléments de décor et régie s’installent sur le Parc à Chaînes. L’heure est venue d’expérimenter la déambulation. Chaque comédien·ne prend place aux côtés de son objet.

Sous la direction de Barthélémy et de Judith Thiébaut, assistante à la mise en scène, la répétition des scènes commencent entrecoupée d’interludes sonores composées par Léo Plastaga.
Les premiers constats tombent. Certains objets sont particulièrement lourds à manipuler, d’autres s’abîment au contact du bitume.

Quelques curieux·ses promeneurs·euses s’approchent et écoutent avec attention les comédiens scander leur texte avec intensité.

Après plusieurs jours de répétition en extérieur, la compagnie Kumulus choisit de rapatrier les objets dans la grande halle pour éviter de les abîmer davantage. Il faudra attendre le jour de l’expérimentation publique pour revoir les improbables duos en plein air.

Un embarquement artistique atypique

Barthélémy Bompard a souhaité associer des spectateurs·rices-complices à l’expérimentation publique. Pour cela, il a sollicité Lucie Laot, chargée de l’action culturelle, et Marie Bloquel-Perrat, stagiaire en médiation, pour mobiliser des participant·es. L’appel à embarquement artistique est lancé et ce sont plus d’une vingtaine de personnes qui répondent présent. L’engouement est tel que certain·nes ont fait le déplacement depuis Quimperlé et Concarneau ! Les embarqué·es sont accueilli·es par l’équipe du Fourneau et la compagnie Kumulus le vendredi 22 avril à 18h32 pour 2h de répétition.

L’échauffement physique et vocal est mené par Barthélémy, avec la complicité de tous·tes les comédien·nes. Chacun prend plaisir à vivre ce moment ensemble en vue de préparer l’expérimentation publique qui aura lieu dès le lendemain.

Petit à petit, les embarqué·es prennent possession de leur rôle. Caché·es dans le public, ils/elles se joindront aux comédien·nes pour le chant final, clôture du spectacle Fragile.

Cet embarquement artistique a été suivi de près par Anne Flageul, vidéaste du Fourneau. La vidéo est à retrouver sur la chaîne Vimeo de la structure.

Fragile envoie du lourd sur la place Wilson

Le samedi 23 avril à 16h, l’équipe du Fourneau et la compagnie Kumulus se retrouvent sur la place Wilson, dans le centre-ville de Brest. Le vent, particulièrement froid et fort, joue des tours à la régie. Maël Palu, régisseur général, préfère réorienter le système son de manière à ce que la création sonore de Léo Plastaga soit audible pour l’ensemble des spectateurs. La tension monte chez les comédien·nes qui prennent conscience qu’ils parler plus fort pour éviter que le vent n’éloigne leur parole des oreilles du public.

À quelques minutes de l’expérimentation publique, une foule de curieux·ses se forment, le public est présent et le soleil avec lui. À 17h03, toujours rien ne se passe sur la place Wilson. Jusqu’à ce qu’un bruit strident retentisse. De part et d’autre de la place, les personnages arrivent lentement, traînant derrière eux, sur eux, leurs objets encombrants et lourds. Après quelques minutes de déambulation animée par des jets de mots et de phrases, les 6 comédien·nes se retrouvent face au kiosque et entament une succession de portrait tous plus saisissants les uns que les autres.

Le public rencontre le commercial et l’enseignant en burn-out, la ménagère victime de violences conjugales, l’ouvrier au bord du gouffre ou encore la femme sous anxiolytiques.

Après 50 minutes, Barthélémy apparaît vêtu d’un long blouson en cuir noir. Il saisit littéralement les personnages et les invitent à avancer. Tous·toutes traînent à nouveau leurs objets et déambulent autour du kiosque central à la place Wilson.

Quelques mètres plus loin, tous et toutes s’arrêtent. Le chant fait irruption depuis la foule grâce à la participation vocale des embarqué·es. Léo Plastaga diffuse une nouvelle bande sonore. Fragile se clôt par une véritable communion : tous et toutes se mettent à danser avec une joie qu’il n’était plus permis d’avoir depuis longtemps en raison de la pandémie.

Dès le dimanche 24 avril, la compagnie Kumulus a repris la route pour de nouvelles résidences. Les premières de Fragile sont prévues cet été 2022.

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Le Fourneau

Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace public en Bretagne

11 Quai de la Douane

29200 Brest

Tél. 02 98 46 19 46

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