Aller chercher le clown

Chaque journée était rythmée par des tentatives pour s’éloigner du texte écrit et ainsi permettre au corps de reprendre la parole. Pour Moïse, cela signifiait accepter de lâcher les repères, de laisser les gestes, les respirations, les chutes et les silences diriger le jeu. Pour Nicolas, il s’agissait d’écouter ce surgissement, de le soutenir, de l’accompagner sans l’enfermer.

Tailler le coeur du clown, le convoquer, tomber amoureux, lui accorder une place plus grande sur scène. Laisser ce clown, cet idiot, prendre la parole pour peut-être nous amener sur d’autres chemins, surtout par des improvisations, puis de la réécriture de scènes déjà travaillées.

L’expérimentation publique

La résidence s’est conclue par une expérimentation publique le samedi 15 novembre dans le cadre de la Nuit du Cirque. Près de 80 personnes étaient présentes pour découvrir deux tableaux : une improvisation d’une trentaine de minutes et une scène écrite d’une dizaine de minutes. Le public, attentif et réceptif, s’est montré particulièrement curieux.

L’échange qui a suivi a été riche : de nombreuses questions sur le processus de création, sur la recherche du clown, sur la place de la musique. Un moment précieux qui a prolongé la démarche engagée durant la semaine.

Au fil de ces 5 jours, le clown s’est frayé un chemin, non pas par le texte, mais par les tripes et le corps. L’équipe artistique repart avec une matière plus sincère, plus incarnée, et la sensation d’avoir ouvert une porte essentielle pour la suite.