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Les interviews

Elice Abonce Muhonen et Sylvain Briani-Colin, artistes de Galapiat Cirque

Interview pour le Livret de bord janvier-juin 2020

Crédit Elisko

Pour ce projet, vous souhaitez réinventer un agrès circassien dont la dimension symbolique est très forte, la roue de la mort. Vous avez même créé une roue de la mort de « petite » dimension. Pourquoi ce choix ?

L’idée d’une roue de la mort de petite dimension est venue du concepteur Odilon Pindat qui a fait les plans et a ensuite lui-même soudé et construit l’agrès avec son collègue Hannu Abonce Muhonen. Vu que les roues « classiques » de grande taille sont quasi toujours suspendues, haubanées, voire montées sur moteur, l’idée d’une petite dimension apportait la possibilité de faire une roue autonome, autoportée et plus facile à monter et à accueillir d’un point de vue technique.
Suite à plusieurs laboratoires de recherche, on observe que grâce à sa petite taille, le public voit mieux l’acrobate et son acrobatie sur la roue. Etant plus proche, elle apporte une relation plus étroite entre l’artiste et le public, mettant ce dernier plus en lien avec l’agrès. Paradoxalement, la petite roue semble plus grande et reste impressionnante dans sa globalité. Cela nous permet aussi de détourner et développer les figures classiques de la roue de la mort.

La Roue de l’Infortune (titre provisoire - création 2021), conçue pour être implantée à terre, et la Roue de l’Armor (titre provisoire - création 2022), imaginée pour un espace maritime, forment un diptyque autour du même agrès. Pouvez-vous nous raconter l’envie de travailler ces deux écritures ?

Aujourd’hui nous sommes dans une phase de recherches et de laboratoires, ce qui veut dire qu’on n’est sûrs de rien ! On est partis dans l’idée de créer deux spectacles différents, en nous laissant l’ouverture à toutes les idées possibles.

On peut d’ores et déjà annoncer que la première forme, sous le titre provisoire de La Roue de l’Infortune, ne sera sûrement pas basée sur une approche du paysage. En effet, après plusieurs résidences, on se rend compte que nous souhaitons réaliser une forme plus classique, ce qui nous permet de faire des recherches artistiques sur un sol dur, adapté, et confortable, afin de pousser plus loin les idées réalisables de ce côté-là. Ces deux créations seront complètement autonomes l’une de l’autre, comme deux créations autour d’un même agrès, sorties l’une après l’autre mais n’ayant d’autre point commun que ce même agrès et les approches de technique circassienne qu’il impose.
Ainsi nous penchons plutôt vers la création, d’une part d’une forme purement frontale, en ombres et lumières, destinée aux théâtres, et d’autre part, une forme plus ouverte (semi-circulaire, circulaire, bi-frontale…) et plus interactive avec le public, destinée aux chapiteaux et à l’espace public. Il nous tient vraiment à cœur d’être tous terrains, même si cette envie peut changer quand la phase de création sera plus avancée et que sera venu le temps de choix précis de directions de travail.

Ensuite viendra la création de La Roue de l’Armor (titre provisoire), qui elle, sera entièrement destinée aux différents paysages de l’espace aquatique. Nous avons déjà réalisé des essais et fait une présentation en bord de mer à Plougrescant, qui nous ont réellement emballés. L’idée est venue du simple fait que la roue montée dans l’eau nous permet d’utiliser cet agrès comme engin de propulsion en sautant ou plongeant dans l’eau. Dans une optique toujours ouverte, nous pensons possible de présenter ce spectacle dans tous les milieux maritimes (rivages, bras de mer, cales, îles...) mais aussi dans d’autres milieux aquatiques (lacs, rivières, piscines…) qui apporteront une touche différente à l’installation in situ. C’est pour cela que nous préférons le terme aquatique à celui de maritime. Nous reviendrons sûrement sur ce choix une fois abordés toutes les contraintes de montages et de pratique, qui influenceront fortement nos choix artistiques, limitant nos possibilités sur l’agrès en lui-même, mais selon le lieu, nous permettant une approche artistique en lien avec le paysage. Nous pensons que nous aurons une écriture de base, réadaptée in situ selon les différents contextes et paysages.

En tant que compagnie régionale, quels rapports entretenez-vous avec le territoire breton ?

Galapiat Cirque a décidé de s’implanter à Langueux dès la sortie de l’école en 2008. Aujourd’hui, les bureaux se situent à Guingamp, et une majeure partie des associés de la SCIC Galapiat Cirque ainsi que de nombreux artistes vivent et habitent dans le Trégor, même s’ils restent itinérants par leur métier. Cette concentration dans le Trégor crée une émulation, des rencontres, et de nombreux projets locaux, conventionnels ou pas, prennent forme et attisent de plus en plus les envies de territoire. La Côte de granit rose est un espace de jeu féerique qui nous parle au quotidien, dans l’évident respect de l’environnement que nous souhaitons défendre. Les ateliers et échanges à domicile ou dans la région permettent une continuité de la relation avec les affinités rencontrées. Tout cela nous touche et nous ramène forcément à des questions de société et d’environnement. La proximité des actions artistiques et des échanges culturels semble nous apporter plus de respect envers la nature qui nous accueille et plus d’humanité dans les rencontres, susceptibles d’être pérennes. C’est sûrement pour cela que Galapiat Cirque a proposé et mis en place de nombreux projets locaux, comme des tournées à vélo, des implantations pour ateliers sur des temps longs ou répétés, ainsi que des événements ponctuels pour recréer un lien avec le territoire.

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