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Résidence au Lycée de Caulnes

Cha Ô au domaine de la ville Es Brezt

Une fable poétique par les 1ères STAV du lycée de Caulnes

Reportage officiel

De multiples rendez-vous ont eu lieu tout au long de l’année 2018/2019 où les lycéens ont arpenté le lycée avec Pierre-Louis et Charlotte. Les élèves sont maintenant fin prêts pour transmettre l’essence de leurs recherches et apprendre au public à devenir des arpenteurs Cha ô !

Les rendez-vous sont donnés jeudi 9 et vendredi 10 mai 2019 pour quatre représentations de 45 minutes.

Jeudi 9 mai, pour commencer la journée, toute l’équipe se retrouve pour faire un point sur le déroulé des deux jours à venir. Ils choisissent, d’un commun accord, de terminer la déambulation dans la salle "Manga" qui se transforme en zone Cha ô pour l’occasion. L’ensemble des travaux et des recherches réalisés sont exposés ainsi que des fragments Cha ô qui ont été trouvés dans différents lieux du lycée.

La dernière pomme du verger disparu, les coquilles de passe-partout, les bisous du couloir des fauves, la botte du soldat mort écrasé, les pierres de feu volantes de chez Jobic et le lait chaud de la ferme sont des fragments glanés au cours de l’arpentage.

Derniers temps de répétition avant la générale du soir. Les jeunes apprennent que certaines personnes qui ont témoigné seront présentes durant la déambulation. La tension est à son comble.

Hop hop hop ! c’est parti, basculement dans l’espace-temps Cha ô.

Pierre-Louis et Charlotte traversent la zone de travaux pour accueillir le public et introduire la déambulation. Ils racontent à l’auditoire la manière dont ils sont arrivés au lycée. En suivant la route, dans un bruit assourdissant, ils ont été détournés par un grand serpent géant.

Accueillis par la gardienne du lieu et son chat Isobel, ils restent quelques jours au lycée. C’est alors qu’ils sentent, venu des tréfonds de la terre comme un énorme geyser, une faille dans le temps, une entrée dans une zone Cha ô.

"On va aller voir ça de plus près, suivez-nous !"

Le groupe se fait happer par l’apparition fantasmagorique d’Illona :

"Je vois des choses que vous ne voyez pas et aujourd’hui je vais vous aider à les voir. Maintenant vous êtes des arpenteurs Cha ô. [...] Ici c’est votre route [...] Regardez bien car il y a des fragments qui manquent [...] mais vous savez il y a des pierres qui volent, des bottes, des pommiers, le lait, et notamment des hophophop qui se promènent dans cet espace. À cet instant c’est à vous de créer votre propre chemin [...]. Je vous souhaite un bon Cha ô !"

Vous faites partie du bus de touristes ?

Inès, Alison et Justine nous accueillent à la ferme qui n’a cessé de changer.

"Bienvenue à la visite extraordinaire du domaine de la Ville es Bretz. Ici c’est le manoir [...] tenu par la comtesse Blanche. Il est habité par la famille des Grandes Colombes [...]. C’est un manoir spécial parce qu’il a été construit avec des pierres volantes."

"Là-bas c’est un lieu expérimental, la grande tour grise [...], c’est la tour de Tchernobyl. C’est d’ailleurs là-bas que se passe la soirée mousse. Faut venir à 20h ce soir soyez nombreux ! "

Puis, les trois arpenteuses expliquent au public, par une démonstration, comment se déroule la tuerie du cochon. " Pour réaliser une bonne tuerie, il faut lui tenir la queue, c’est important pour qu’il ne voit pas sa mort arriver ".

La visite se poursuit entrecoupée d’anecdotes...

La pierre volante du mur de Berlin de Caulnes devenue la pierre du Champ Dolent, célèbre série télé à l’époque d’Hop hop hop.

...et d’interventions intempestives.

"Vous pouvez pas rester ici, faut dégager, on va faire passer la déviation, on vient poser un lycée EPELFPA [...] pour former les agriculteurs de demain. On vient alimenter les français. On est le club des 100 quintaux. Et maintenant il faut produire les gars [...]. L’avenir c’est les machines, c’est l’ingénierie. C’est fini l’agriculteur avec son seau."

Mais nos cow-boys se font chasser par Camille, la vieille paysanne du coin.

"Dégagez d’là ! Je suis l’agricultrice du coin. Je suis la plus respectée ici. [...] Moi je suis née ici, sous la neige. Je fais du sport de combat, du ski, du canoë, je coupe même le bois. Attention à vous. Allez hop ! Dégagez ! "

Le petit groupe de visiteurs est donc contraint de continuer son chemin. Arrivé un peu plus loin au coin fumeur, Ganaël leur raconte l’histoire de ce lieu d’apparence ordinaire...

"Ici c’est un lieu de liberté, un lieu de résistance, c’est un lieu hors-la-loi."

"Un jour il y a eu une grande bataille entre les fumeurs et les pommiers à cause d’une nouvelle loi. Les fumeurs voulaient un endroit à eux pour pouvoir fumer leur clope et ils ont gagné la bataille. Ils ont tout rasé et la seule chose qui reste ce sont ces souches d’arbres. Ça sert de repose-fesses."

Et derrière ces arbres se trouve la ferraille de Jobic le résistant. "C’est le seul à avoir sauvé sa maison. C’est le protecteur de sa ferraille. Il boit des coups de cidre avec les élèves du Collège, ça lui fait plaisir de parler breton avec eux. [...] C’est un très bon ami des Belles Colombes. Quand il se lève le matin et qu’il voit son tas de ferraille, il est heureux."

Hop Hop Hop ! On doit se dépêcher, le cours de zoologie va commencer !
"Et à ce qu’il paraît il y a des galettes saucisse qui arrivent, venez voir tous !"

“On est le renouveau, [...] on est les perruches, on est la nouvelle chambre de 8, on est les ménagères, les femmes de paysan, [...] on est les mannequins de la salle tek, on est les faiseuses de couple, on est les couloirs à bisous, [...] on est les lycéennes qui sauvent le monde. On est les galettes saucisses [...] on vient rivaliser avec les dinosaures !"

"NON NON NON ! Je ne suis pas un dinosaure. Je suis une chrysalide."

Erwan, le professeur-dinosaure, nous raconte son arrivée au lycée : "J’arrive un peu par hasard, avec ma musique et ma guitare. Mes bottes, ma blouse et mes photocopies. Je gare ma voiture, mon tracteur, mon vélo, ma mobylette. Je fais la connaissance de madame et, au fond du couloir, j’ai rendez-vous dans le bureau avec Monsieur !"

" Oui c’est moi, je suis l’animateur, je suis un homme de terrain, c’est avec ces bottes que je vais recruter mon équipe jusque dans les champs. "
Monsieur inaugure une nouvelle fois le lycée avec le public, les applaudissements vont bon train.

La visite se poursuit, deux choix s’offrent aux spectateurs pour entrer dans les bâtiments du lycée.

On peut suivre Andréa :
"Si vous voulez voler de vos propres ailes, montez sur mon cheval et prenez la passerelle avec moi."

Ou bien suivre Manon :
"Si vous voulez prendre des risques, venez avec moi, c’est une zone interdite, moi j’ai le goût du risque."

Ces deux guides embarquent le petit groupe dans les dédales de couloirs du lycée métamorphosé. L’espace où l’on donnait les cours de machine à écrire est devenu un vestiaire, la salle informatique est devenue une salle des profs puis la vie scolaire.

Manon : " Y a plein de dinosaures partout. Est ce qu’on vous a déjà expliqué ce que c’est les dinosaures ou il faut que je l’explique ? Ce sont les professeurs en fonction du niveau d’ancienneté... Il y a les bébés dinosaures et les plus vieux. "
Andréa : " Chuuuut les œufs ! "
Manon : " Ah oui les œufs, c’est vrai. Ils sont placés dans du fumier pour qu’ils s’habituent à l’odeur parce qu’à Caulnes qu’est-ce que ça pue..."

La déambulation continue et le groupe découvre les fauves en recherche de viande fraîche, les couloirs à bisous, les paresseux des radiateurs et la sonnerie qui n’a pas changé depuis 50 ans.

AÏE ! Faites gaffe aux noisettes !

Guy, le "passe-partout" du lycée, piège les surveillants du soir en parsemant le sol de coquilles de noisettes. "Pour qu’ils se fassent mal quand ils font leurs rondes et qu’ils marchent pieds nus."

Le groupe rencontre également le fantôme de la vieille cuisinière, aujourd’hui oubliée, qui raconte ses années de loyaux et bons services à l’ancien réfectoire.

HOP HOP HOP ! Direction : Le couloir de transition !

Les visiteurs font enfin la connaissance du fameux Guy, le maître des clefs du lycée qui s’occupe du foyer, "l’espace de mémoire".

"Le bâtiment dans lequel nous allons est un endroit de liberté, d’expression."

Il connaît tous les endroits interdits, les passages secrets et les anecdotes des lieux. C’est également lui qui nourrit le bébé d’Hop hop hop quand ce dernier entraîne les passants pour les Olympiades.

Le foyer, c’est son espace. "C’est moi qui m’en occupe, je vends le tabac, je vends des friandises : snickers, mars ?"

Le groupe est invité à entrer dans le dernier espace du CHA Ô. "Là, derrière vous, c’est le mur de la convivialité où on peut tous laisser sa trace, pour pas qu’on s’oublie. Et comme le verger, je clignote, j’étais enraciné quelque part et on m’a déraciné, j’ai laissé ma trace et maintenant... À qui le tour ?"

"Ce manoir avec ses pierres voyageuses vit et continue à vivre avec notre trace, comme un phoenix qui renaît de ses cendres. On s’est pris des murs... mais parfois les fenêtres sont ouvertes ou bien fermées. Il faut creuser, chercher la clef et laisser le hasard vivre. Mais est-ce que les choses qui s’en vont disparaissent vraiment ?"

"Tu crois que t’es une vipère mais pourtant t’es un cobra majestueux, tu crois t’es une souris mais en vrai t’es une chèvre... Tout le monde est un cha ô, il faut juste trouver le cha ô de soi-même."

Le projet Cha ô touche à sa fin, la quatrième représentation s’achève, elles furent toutes différentes les unes des autres et riches en émotions. Quelle surprise d’écouter M. Colombel prendre la parole et témoigner de son ressenti face à l’expérience qu’il vient de vivre. "Merci pour le travail que vous avez accomplis. (...) Tout ce que vous dîtes est vrai, le petit garçon avec la brouette c’était moi (...)"

"Même si c’est vrai, c’est faux" "Passe-partout"

Les élèves ont dû faire face au stress mais également aux intempéries. Ils ont été victimes de leur succès, au vu du nombre croissant de participants à chaque représentation. Cela leur a permis d’expérimenter l’intégralité du processus de création d’un spectacle. Ils furent remarquables en gestion du public, toujours à l’écoute du groupe. Ils ont su utiliser les aléas du vivant et adapter leur jeu au fil des représentations. Chacun a pu se faire plaisir mais aussi gagner en assurance.

Ces arpenteurs en herbe ont su devenir des passeurs d’Histoire et ainsi permettre aux élèves, au personnel mais aussi aux anciennes personnes qui ont côtoyé ce lieu de découvrir son passé
. Fiers d’eux mais exténués, les élèves ont tout de même trouvé l’énergie de remercier chaleureusement Pierre-Louis et Charlotte pour tous les moments passés à leurs côtés, mais surtout pour l’aboutissement du projet. "On comprends maintenant le sens de ça (...) alors merci de nous avoir fait vivre cette expérience."

Diaporama

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